Tout a été dit mais comme personne n’écoute, il faut sans cesse recommencer.
André Gide (1869-1951)
On entend très souvent qu’il faut “combattre le cancer”, “se battre” contre la maladie, qu’il faut “lutter” et que “le cancer une salo***** à abattre”. Nous n’adhérons absolument pas à cette vision de la maladie et ce discours n’est nullement celui que nous souhaitons avoir au sein de Réseau Guolin France®.
De tels propos sont une erreur monumentale reflétant une profonde ignorance et une totale cécité spirituelle. Mais pour comprendre cela, nous devons nous arrêter un instant et reprendre tout depuis le début. Il est en effet grand temps de passer à un plus haut degré de conscience, à défaut le combat est perdu d’avance.
La Chine, berceau des arts de combats, a compris depuis toujours que le combat n’était pas une fin en soi, loin s’en faut, et que notre plus grand combat serait toujours celui que nous n’aurions jamais besoin de livrer. Le célèbre sage taoïste Zhāng Sān Fēng 张三丰, qui passe souvent pour avoir été l’un des créateurs historico-légendaires du Tàijí Quán 太极拳, la « Boxe/Poing du Faîte Suprême », disait en effet que :
L’art de combat doit servir à préserver la vie et non à l’écourter prématurément.
战斗的艺术应该用于保护生命,而不是过早地结束生命
Zhàndòu De Yìshù Yīnggāi Yòng Yú Bǎohù Shēngmìng, Ér Bùshìguò Zǎo De Jiéshù Shēngmìng.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, “arrêter le combat” est, dans la langue chinoise, le sens originel de l’art de la guerre (Wǔ Shù 武术). En effet, l’idéogramme signifiant “militaire” ou “guerrier” (Wǔ 武) désigne littéralement le fait “d’arrêter la hallebarde”. Le caractère est composé :
– à gauche, du caractère 止 (Zhǐ ) signifiant “arrêter”, “stopper”, “cesser”
– à droite, du caractère 戈 (Gē) signifiant “hallebarde”
Cela signifierait-il alors que, face à la maladie, nous ne devrions rien faire, accepter la fatalité et attendre que la mort nous emporte ? Bien sûr que non ! Mais, entre “ne rien faire” et “partir en guerre tête baissée”, d’autres stratégies, plus subtiles et éminemment plus fécondes, existent. Encore faut-il avoir lu Sūnzi 孙子, le fameux stratège chinois et auteur de la non moins fameuse “Méthode militaire de Sūnzi (Sūnzǐ Bīng Fǎ 孙子兵法), plus généralement connue sous le nom de “L’Art de la guerre”, un titre troublant, surtout lorsqu’on sait que le caractère Bīng 兵 est un homophone d’un autre caractère, Bìng 病, qui signifie quant à lui… maladie !
Parmi les principes fondamentaux développés dans l’ouvrage, le premier d’entre eux, est “la connaissance de soi et de l’ennemi”. L’une des maximes les plus célèbres du général était :
Connais-toi toi-même et connais ton ennemi,
alors sur cent batailles, aucun danger n’est à craindre.
知彼知己,百战不殆。
Zhī Bǐ Zhījǐ, Bǎi Zhàn Bù Dài.
Viennent ensuite les principes suivants :
Ainsi, tout au long de son discours, Sūnzi 孙子 aborde toujours la guerre non pas comme une solution à privilégier, mais comme une action de dernier recours. Il prône l’idée que la guerre, bien que parfois nécessaire, doit être évitée autant que possible, car elle est coûteuse en ressources humaines et matérielles et peut entraîner des conséquences désastreuses, même en cas de victoire. Sūnzi 孙子 insiste ainsi sur le fait que la guerre entraîne toujours des pertes importantes, tant pour le vainqueur que pour le vaincu et recommande alors d’épuiser toutes les options diplomatiques, économiques ou stratégiques avant d’utiliser l’affrontement armé car les effets dévastateurs d’une guerre prolongée affaiblissent toujours un État, même victorieux.
En résumé, Sūnzi 孙子 nous dit en ouverture et en clôture de sa pensée stratégique : connais-toi toi-même et considère la guerre comme un échec. Le fameux adage taoïste prévient aussi l’imprudent et l’arrogant, qui souvent sont les mêmes : on ne se perd jamais aussi vite que lorsqu’on croît connaître le chemin !
À moins d’être frappé d’aveuglement et d’ignorance, comment ne pas être en mesure de voir le parallèle évident qui existe entre guerre et maladie, entre corps et champ de bataille, entre victoire et absence de résistance (Wú Wèi 无为) ? Comment penser une seule seconde que la victoire viendra d’une lutte frontale et brutale ? Comment faire preuve d’aussi peu de sagesse et de lucidité et espérer une issue favorable lorsque la stratégie élaborée par la doxa médicale consiste principalement à foncer dans le tas tête baissée et se jeter dans la gueule du loup ? Le pari est perdu d’avance.
À l’occasion de la conférence Cancer révolution donnée au Télégraphe de Toulon en 2023, le cancérologue et radiothérapeute Laurent Schwartz précisait :
On voit la maladie comme le combat du bien et du mal, il y a les bonnes cellules qui vont tuer les mauvaises cellules […]. Mais cela n’est pas de la médecine, c’est du délire !
Dans une interview qu’il donna peu de temps avant dans l’émission À Votre Santé de Philippe Robichon sur la radio BeurFM le 10 oct. 2022 Laurent Schwartz précisait que :
La cancérologie moderne est le fruit des batailles du XXe siècle : la chimiothérapie, ce sont les gaz de combat [i.e. gaz moutarde] et la radiothérapie, c’est la technologie militaire [i.e. irradiation atomique]. Et le dogme qui est là depuis les années 1940, c’est : « il faut tuer la cellule cancéreuse », ce dogme-là, à mon avis, n’est pas le bon !
On a, depuis les années 40, progressivement augmenté les doses de chimiothérapies, autant en clinique qu’au laboratoire […]. Dans la majorité des cancers, l’augmentation des doses est un des dogmes centraux de la cancérologie, c’est-à-dire d’y aller le plus fort jusqu’à toxicité pour permettre de tuer les cellules tumorales, à mon avis, ça ne marche pas bien, voire pas du tout. […] Moi, je suis convaincu que d’y aller de façon lourde et violente n’est pas forcément rendre service aux malades. […] Je pense qu’aller tuer les cellules tumorales est un rêve, ça ne marche pas au sens du dogme, le dogme est faux, il faut contrôler la croissance des tumeurs, et surtout ne pas violenter le malade par des thérapeutiques beaucoup trop violentes.
Si vous prenez un cancer courant, mettons un cancer du sein ou un cancer du côlon, enfin, peu importe, vous allez faire une chimiothérapie, les tumeurs vont rétrécir, mais dans l’immense majorité des cas, elles vont revenir, et quand elles vont revenir, elles vont revenir sous un mode plus violent. Donc, évidemment qu’on gagne quelque chose mais on ne guérit pas les malades. […] Et ce n’est pas la seule façon de traiter le cancer !
Ne vous battez pas contre le corps, car si vous le faites, vous vous battrez contre votre propre réalité.
Eckhart Tollé (1948-)
Dans l’un de ses ouvrages intitulé Nouvelle Terre, le maître spirituel Eckhart Tollé affirme :
La guerre est un état d’esprit et tout acte en émanant renforcera le méchant ennemi ou, si la guerre est gagnée, il créera un nouvel ennemi, un nouveau méchant égal à celui qui a été battu ou pire que lui. Il existe une profonde corrélation entre votre état de conscience et la réalité externe. Quand vous êtes sous l’emprise d’un état d’esprit comme la “guerre”, vos perceptions deviennent extrêmement sélectives et déformées. Autrement dit, vous ne verrez que ce que vous voulez voir et vous l’interpréterez mal. Il vous est facile d’imaginer quels actes peuvent naître d’un tel système désaxé.
Il est donc temps, grand temps même, de grandir et de faire preuve d’un peu de maturité. Alors arrêtons le combat, halte au feu et envisageons sereinement en humains dignes, raisonnables et responsables, des stratégies plus subtiles, plus élaborés et plus fonctionnelles. Ces stratégies existent depuis longtemps mais comme personne n’écoute, il faut sans cesse recommencer.
Au sein de Réseau Guolin France®, nous allons donc reprendre tranquillement depuis le début et prendre le temps d’expliquer et de réexpliquer, encore et encore, ce que toutes les traditions de sagesse nous disent depuis des siècles voire des milliers d’années. Telle est la voie que nous poursuivons, humbles mais déterminés !