ASSOCIATION Réseau Guolin France®

Le Guolin Qigong par Mme. Guolin

CONFÉRENCE DE MADAME GUOLIN À PROPOS DE SA MÉTHODE

On a beaucoup écrit et on continue encore d’écrire sur Mme. Guōlín et sa méthode de qigong, et parfois des âneries sans nom qui ne sont que le fruit d’un psittacisme consternant d’ignorance. 

Parmi les nombreuses conférences que Mme. Guōlín donna dans les dernières années de sa vie, nous avons eu l’immense chance de nous voir confié un document inédit où elle présente elle-même son “Nouveau Qigong” (Xīn Qìgōng 新气功). Le texte ci-dessous est ainsi la traduction d’un discours que donna Mme. Guōlín en 1983 à Pékin (Beijing) devant un parterre de médecins. Ce texte d’une valeur historique inestimable tient en ce que Mme. Guōlín expose elle-même l’histoire de sa vie et de sa méthode. La conférence était intitulée La Nouvelle Méthode de Qigong de Guōlín peut aider à la guérison du cancer, le prévenir et préserver la santé

Nous nous sommes donc attaché à en donner une traduction la plus fidèle possible afin que chacun puisse trouver là des éléments factuels les plus authentiques qui soient, dégagés de la gangue de la mythification issus d’esprits dont l’imagination n’a souvent d’égal que la pauvreté de leur source.

Parce que
 tout ou quasiment tout s’y trouve résumé, nous invitons donc toutes celles et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au Guōlín Qìgōng 郭林气功, à faire de ce texte une référence absolue et à y revenir aussi souvent que possible dès qu’un doute ou une simple interrogation se fera jour à propos de Mme. Guōlín, de sa méthode et de son éthique.

Nous livrons donc ce texte au lecteur curieux qui pourra sans nul doute ressentir à travers ces lignes toute l’énergie, la sincérité et la conviction d’une femme hors du commun.

Dans cette assemblée aujourd’hui, nombreux sont médecins. Moi, je ne suis pas médecin. Mes connaissances en la matière sont bien moins importantes que les vôtres, mais je suis là pour apprendre de vous, en toute sincérité, car je suis convaincu qu’il faut avoir de bonnes connaissances médicales pour élaborer une nouvelle méthode de qigong. Je pense que nous devons apprendre conjointement la médecine occidentale et la Médecine Traditionnelle Chinoise. En connaissant bien ces deux approches médicales, je pourrais alors mieux développer la théorie de ma méthode de qigong.

Le qigong ne peut, seul, guérir les nombreuses maladies qui existent, surtout lorsqu’il s’agit de cancers. Ainsi, les connaissances médicales sont indispensables et nécessitent que l’on associe et développe les approches pathologiques et physiologiques afin de bien réformer la tradition du qigong chinois.

Aujourd’hui, je vais commencer par expliquer pourquoi le qigong peut aider à la guérison des maladies. Quand on parle du rôle du qigong dans la guérison des maladies, on doit d’abord mentionner son histoire. Tout le monde sait que le qigong existe en Chine depuis plusieurs millénaires. La Médecine Traditionnelle Chinoise s’est même inspirée du qigong et doit sa naissance à celui-ci. On sait assurément aujourd’hui que le qigong a vu le jour avant la Médecine Traditionnelle Chinoise. Avant l’apparition de la médecine chinoise, on connaissait et pratiquait déjà les exercices de santé pour entretenir la santé (Yang Sheng Fa). Pendant quelques millénaires, le qigong a largement contribué à la prévention des maladies et a joué un rôle très important.

Sous la dynastie Hàn (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.), le qigong est devenu très populaire. À cette époque, le qigong s’appelait Dao Yin Xing Qi. Un médecin très célèbre, le Dr. Hua Tuo (110-207), a inventé une forme de qigong appelée Wu Qin Xi, le « Jeu des 5 Animaux », en s’inspirant du Dao Yin Xing Qi. C’est une bonne méthode pour fortifier la santé. Le Wu Qin Xi peut guérir et prévenir plusieurs sortes de maladies, et joue surtout un rôle très important dans l’allongement de la durée de vie (Chang Shou). Un des disciples du Dr. Hua Tuo, appelé Wú Pŭ , vécu jusqu’à 90 ans avec de bonnes dents, une bonne vue et une ouïe fine.

En ce qui me concerne, j’ai inventé le Xīn Qì Gōng Liáo Fă 新氣功療法 en m’inspirant principalement du Wu Qin Xi du Dr. Hua Tuo sans tenir compte des autres écoles de Dao Yin Fa. J’ai voulu modifier les méthodes traditionnelles de qigong qui utilisent 4 types de postures différentes : debout, assis, couché et accroupi.

En Chine, il existe trois grands courants de pensées : le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Ces trois écoles se sont développées en se complétant mutuellement. Dans chaque école il existe différents courants. Le qigong traditionnel a principalement pour objectif d’entretenir la santé, surtout au sein de la doctrine taoïste. Ses adeptes pratiquent surtout le qigong afin de de =venir immortels [d’accroître leur longévité], et ainsi être considérées comme des divinités. Mais, les êtres humains sont mortels. C’est pourquoi les objectifs et les pratiques taoïstes sont différents.

Les bouddhistes pratiquent le qigong non pas dans le but de guérir les maladies mais plutôt sous la forme de méditation. Les jambes croisées et les plantes de pieds tournées vers le Ciel. Les taoïstes, eux, ne croisent qu’une seule jambe. Les confucianistes ont absorbé les techniques des courants bouddhistes et taoïstes. Sous la dynastie Han, un confucianiste nommé Zhang Liang pratiquait une technique de jeûne appelée Pi Gu où l’on restait assis face à un mur sans manger. Il s’entraînait ainsi à avaler sa propre énergie. Cette technique était appelée Fu Qi, « Avaler l’énergie ». Ainsi, leur objectif était toujours de se retirer du monde profane. Il y avait donc différentes écoles, et donc différentes pratiques. Les confucianistes visaient à promouvoir leur carrière et non pas à être des immortels. Leur objectif était d’accroitre leur sagesse afin de régner sur le monde. Leurs pratiques visaient un développement personnel, et n’avaient aucune finalité curative.

Personnellement, je pratique le qigong depuis mon enfance en suivant mon grand-père taoïste. Mon père, (Lín Wén 林文) fut un martyr de la Révolution de 1911. Il mourut lorsque j’avais deux ans. Je vécu alors depuis toute petite avec mon grand-père dans un temple taoïste, raison pour laquelle je connais bien ce courant de pensée. À la mort de mon grand-père, j’ai été accueillie par un de mes oncles qui avait aussi appris pendant longtemps auprès de mon grand-père. Mon oncle avait une pharmacie herboristerie, ce qui me permit d’apprendre quelques rudiments sur les plantes médicinales.

Suite à ces divers apprentissages, j’ai vu les choses autrement. Nous devons profiter de la science moderne. Il est important de lire beaucoup, surtout des livres de médecine. Je ne suis pas médecin. Ma passion est la peinture. En ma qualité de peintre, je me suis fréquemment rendue dans de célèbres montagnes pour exercer mon art. À l’occasion de ces séjours en montagne j’ai rencontré des moines, j’ai fait la connaissance de nombreux professeurs et d’amis. J’ai aussi appris beaucoup sur les doctrines bouddhiste, confucianiste et taoïste. J’ai gardé le meilleur de ces trois écoles de pensée, et laissé de côté ce qui ne m’intéressait pas. 

Nous savons tous que ce que nous avons de plus précieux est notre santé. Vous êtes pilotes, c’est la raison pour laquelle une bonne santé est encore plus important pour vous dans votre métier. Comment faire pour ne pas tomber malade ? Je connais ici une dame de plus de quarante ans qui est pilote depuis plus de 20 ans et qui est en très bonne santé. J’envie son état santé. Si l’on veut contribuer à la grandeur de notre nation, nous devons prioritairement être en bonne santé. Si tout le monde se maintient en bonne santé, notre pays s’enrichira plus vite et deviendra une rapidement une grande puissance. Le Qigong est une nouvelle façon de traiter et de guérir les maladies, et c’est en cela une bonne nouvelle. Personnellement, je ne suis pas opposée à la médecine occidentale, pas plus que je suis opposée à la Médecine Traditionnelle Chinoise. J’ai beaucoup de plaisir à apprend toujours plus de ces deux approches médicales.

Aujourd’hui, de nombreux médecins issus de ces deux traditions s’intéressent au Qigong. Je suis disposée à échanger nos connaissances et nos expériences avec eux. Que ce soit pour le traitement d’une maladie grave ou bénigne de vos patients, je serai toujours ravie de pouvoir vous apporter mon aide grâce au Qigong. Je suis totalement favorable à l’association de nos deux approches, du Qigong avec les deux médecines. Les traitements seront ainsi plus efficaces. Une dame qui était malade, Mme. Zhao Shu Wen, a récidivé de son cancer 11 ans après son opération. Le cancer s’était déplacé et métastasé dans le Gros Intestin. Elle a appris avec moi le Qigong que j’enseigne dans le parc Di Tan (Beijing). Cette récidive du cancer est souvent due aux influences extérieures. Lors de récidive d’un cancer, il est fortement recommandé d’ajouter la pratique du Qigong aux traitements classiques. Elle apprit le Qigong à mes côtés pendant près de 8 mois, et presque tous les symptômes de sa maladie avaient disparus.

Si vous le souhaitez, vous pouvez venir nous voir dans le parc Di Tan. J’enseigne tous les dimanches là-bas. Je lui ai appris ces exercices mais il faut préciser que seule une pratique quotidienne permet l’obtention de tels résultats. Après la disparition de sa tumeur, elle fut quasiment guérie. Toutefois, je ne suis pas responsable de cet état de fait. Elle doit son succès à son propre mérite et à son travail assidu.

Le traitement par le Qigong ne vise pas principalement des parties spécifiques. Quand on a mal à la tête ou au pied, on ne traite pas forcément la tête ou le pied. En réalité, une fois que vous apprenez à pratiquer le Qigong, vous harmonisez le corps dans sa globalité. C’est un système de traitement général. Personnellement, je connais des personnes qui étaient malades, notamment un ancien officier de marine, M. Gao Wen Bin. Ce monsieur, que vous avez peut-être vu dans des émissions télévisées, était atteint d’un cancer du poumon. Après l’opération, on s’était aperçu que le cancer était déjà métastasé. Il suivit un traitement de chimiothérapie qui était douloureux et insupportable. Une deuxième opération n’était pas envisageable. Lorsqu’il est venu me voir, il avait aussi un problème cardiaque. Son foie, ses reins et son estomac étaient en mauvais état. Il avait des diarrhées et bien d’autres problèmes. Le cancer du poumon est une très grave maladie qui nous condamne à mort. Ce genre de malade doit être traité avec beaucoup de précautions. On commence par la pratique de Man Bu Xing Gong. Cet exercice est aussi efficace pour le traitement des maladies chroniques. M. Gao Wen Bin a survécu 4 ans supplémentaires alors que son médecin ne lui donnait qu’au maximum 6 mois à 1 an à vivre. Au bout de 4 ans de pratique du Qigong, les symptômes du cancer étaient sous contrôle et sa maladie cardiaque s’était aussi améliorée. Les marqueurs du foie étaient redevenus normaux, et d’autres petits désagréments furent aussi résolus.

On ne peut pas compter à 100% sur les effets du Qigong pour traiter les maladies. Le traitement par le biais de la médecine occidentale est également très important. Le Qigong joue un rôle complémentaire. Ici présent se trouve monsieur le ministre Zhang qui a appris le Qigong avec moi depuis déjà quelques années. M. Zhang est un militaire de l’aviation qui pensait au début que le Qigong était une superstition qui n’avait pour fonction que de tromper les gens. Je pratique le Qigong et je fais des recherches dans ce domaine depuis plus de 30 ans. Ayant fait ses preuves dans le traitement de certaines maladies, quand on s’est rendu compte que le Qigong était efficace dans le traitement de maladies, il a changé d’avis et a commencé à me croire.

Autrefois, dans le Qigong traditionnel, le Xin Gong (« Nouveaux Exercices [de Qigong] ») n’existait pas. Je suis à l’origine de la création du Xin Gong qui regroupe une vingtaine d’exercices. J’ai créé des Xin Gong différents en fonction de différentes pathologies. Il existe 6 sortes d’exercices fondamentaux (Ji Ben Gong). La persévérance joue un rôle fondamental dans la pratique si vous voulez que cela soit efficace. Je ne suis pas Dieu mais seulement un être humain. Je vous guiderai dans votre pratique, mais vous seuls êtes les véritables acteurs. Seule votre pratique assidue vous permettra d’en apprécier l’efficacité.

Le Qigong peut aider à guérir le cancer. Il joue également un rôle important dans la prévention des maladies, surtout dans la prévention des maladies chroniques. Il joue également un rôle important dans l’entretien de la santé. Comment être persévérant ? Tout d’abord en ayant confiance dans le Qigong. A vrai dire, il est possible de prouver ses origines scientifiques. La croyance aide à la persévérance. Si vous ne croyez pas en ce que vous faites, alors il n’y aura pas d’effets sur le traitement des maladies, et vous aurez du mal à tenir jusqu’au bout.

Avant de pratiquer les exercices, il importe d’être intérieurement apaisé. Apaisé dans sa tête, dans son cœur et dans son corps. Cette recherche de calme intérieur s’obtient dans la relaxation des quatre membres. Il importe aussi que la respiration soit naturelle et calme. Ainsi, on parviendra à faire sortir et circuler l’énergie dans tout le corps. J’ai pratiqué le Qigong depuis 60 ans et j’ai été malgré tout frappée par le cancer. L’une des raisons à cela est la guerre sino-japonaise. Les Japonais avaient envahi la moitié de la Chine. Je ne disposais pas de conditions de vie qui me permettait d’être calme et tranquille pour pratiquer le Qigong. Nous cherchions un refuge où aller. Nous étions constamment obligés de déménager de telle sorte que je ne pouvais pas pratiquer régulièrement. Quand j’ai arrêté de pratiquer le Qigong, je suis tombée malade. J’ai été opérée 6 fois. J’ai fait appel à la médecine occidentale ainsi qu’à la Médecine Traditionnelle Chinoise. J’ai trouvé la motivation de réformer le Qigong et de créer une nouvelle méthode dans l’objectif de guérir les maladies, et surtout le cancer. J’ai d’abord pensé à me soigner moi-même, et non pas les autres. Si l’on veut pouvoir aider les autres, il importe de commencer par s’aider soi-même. Au début donc, ma méthode m’était essentiellement destinée. Lorsque j’étais malade, le dieu de la mort m’accompagnait quotidiennement. J’avais peine à pratiquer le Qigong tranquillement. Je savais que la seule pratique du Qigong n’arriverait pas à guérir mon cancer. Je devais donc créer une nouvelle méthode qui devait à la fois proposer des exercices statiques et mobiles. Ces deux catégories d’exercices arrivent à réguler le métabolisme général de l’organisme. Je suis ainsi parvenu à soigner les maladies, les unes après les autres, et je me suis ainsi aperçu que les effets du Qigong étaient vraiment puissants pour traiter les maladies.

Mon cancer a été bien maîtrisé, quasiment guéri. J’ai donc commencé à aider les autres, notamment en ce qui concerne la gestion des douleurs. Mon souhait est que ma méthode puisse aider tout un chacun, malades ou bien portants. Bien que je sois aujourd’hui très occupée, je pratique encore le Qigong pendant au moins 6 heures par jour. Alors bien sûr, vous allez me demander comment je peux concilier le travail et la pratique de 6 heures de Qigong ? Mon occupation professionnelle me prend certes du temps. Le Qigong et ses applications sont mes activités auxiliaires. Je pratique le Qigong pendant 6 heures et je ne dors que 2 heures. Je travaille 8 heures par jour pour accomplir la tâche que l’on m’a confiée, à la fois mon travail d’artiste peintre et celui d’enseignante. Quand on pratique correctement le Qigong, cela vaut plus qu’une heure de sommeil. Lorsqu’on dort, on fait des rêves, lorsqu’on pratique le Qigong, on apaise l’esprit. Ainsi, si l’on pratique correctement (assidument) le Qigong, alors on n’a pas besoin de 8 heures de sommeil. Une heure de pratique de Qigong vaut plus qu’une heure de sommeil. On peut alors transférer son temps de sommeil en temps de pratique du Qigong. Nous devons lutter contre notre paresse.

Pour ceux qui sont atteint de cancers, il importe de bien respecter les heures de pratique. On pourra alors pratiquer pendant 1h30 le matin et 1h le soir. Une pratique matinale de 2h est encore mieux.

Pourquoi est-ce que le Qigong peut-il jouer un rôle positif dans le traitement des maladies ? Le Qigong que je pratique et enseigne est le Xīn Qì Gōng Liáo Fă 新氣功療法. Avant cela, le Xin Gong n’existait pas. Lorsque j’ai créé cette méthode, nombreux sont ceux qui ont eu du mal à l’accepter. J’ai été inspectée par la police à 7 reprises, mais je n’ai pas changé d’avis. J’ai continué à pratiquer et enseigner ma méthode de Qigong. Quand on la pratique, on est plus apaisé et cela favorise la libre circulation de l’énergie dans le corps. Il s’agit d’une pratique de Qigong interne, qui joue un rôle important en profondeur au niveau des organes internes et non pas en surface au niveau de la peau.

Le Qigong que j’ai inventé a pour fonction de guérir les maladies. Son principe est fondé sur le Dao Yin Xing Qi Fa élaboré sous la dynastie Hàn. J’ai créé 5 types d’exercices fondamentaux axés sur : 

       – Yì Niàn Dáo Yĭn 
意念导引 ou « Exercices de conduite de l’énergie par l’esprit »
       – Tiáo Xī Dáo Yĭn 调息导引 ou « Exercices de conduite de l’énergie par la respiration »
       – Shì Zĭ Dáo Yĭn 势子导引 ou « Exercices de conduite de l’énergie par les postures »
       – Tŭ Yīn Dáo Yĭn 吐音导引 ou « Exercices de conduite de l’énergie par les sons »
       – Àn Mó Dáo Yĭn 按摩导引 ou « Exercices de conduite de l’énergie par le massage »

Parmi ces 5 types de conduite de l’énergie, j’accorde beaucoup d’intérêt aux exercices par les sons (Tŭ Yīn Dáo Yĭn 吐音导引) car ils peuvent traiter plusieurs types de cancers et de pathologies organiques.

Les exercices de conduite de l’énergie par le massage (Àn Mó Dáo Yĭn 按摩导引) peuvent être utilisées pour tout le corps ainsi que pour les organes internes avec de remarquables résultats.

La pratique du Qigong n’exclue nullement les autres traitements. Si cela est nécessaire, vous devez aussi prendre des médicaments. On peut parfaitement suivre conjointement deux ou trois types de traitements. Toutefois, lorsque vous faites une séance de massage chinois selon ma méthode, il est préférable de ne pas faire de chimiothérapie ou de radiothérapie tout de suite après. Il importe de laisser passer un peu de temps entre ces deux types de traitements (Qigong et traitements chimiques), période que l’on nomme Qì Huà 气化 ou « Transformation de l’Énergie par répartition », afin que l’énergie ait le temps de disperser les stagnations et de se remettre à circuler dans tout le corps.

L’acupuncture est aussi un trésor d’une grande efficacité propre à la médecine chinoise. Il est aussi particulièrement recommandé de ne surtout pas faire d’acupuncture immédiatement après une séance de qigong. Je ne suis absolument pas contre l’acupuncture, mais après une séance d’acupuncture, pour plus de sécurité, il faut impérativement se reposer avant de reprendre la pratique du qigong

J’insiste sur le fait que la pratique du Qigong est préférable en plein air, et surtout le matin afin de pouvoir inspirer davantage d’oxygène. Après les exercices matinaux, vous devez vous reposer avant de suivre d’autres traitements. Le matin est le moment idéal pour la pratique du Qigong. Que vous travailliez ou pas, il importe de trouver du temps pour une pratique matinale du Qigong. Bien entendu, vous pouvez aussi pratiquer le soir.

À quoi doit-on l’efficacité du Qigong dans la guérison de ces maladies ? Au fait que le Qigong a su associer médecine, physiologie et pathologie. Le Qigong boit à la source de la physiologie et de la pathologie. Rien n’a été inventé par hasard. Et si le Xīn Qì Gōng Liáo Fă 
新氣功療法 arrive à traiter plusieurs maladies, ce n’est pas non plus par hasard. Notre pratique témoigne de l’efficacité de la méthode. Tout d’abord, la confiance en la méthode et sa pratique est très importante. C’est grâce à la confiance que l’on pourra persévérer et être plus patients.

J’admets que la médecine occidentale reconnaisse avant toute chose l’existence du système nerveux comme moteur du fonctionnement du corps humain. La Médecine Traditionnelle Chinoise, quant à elle, insiste sur l’existence des « Huit Vaisseaux Extraordinaires » (Qí Jīng Bā Mài 奇经八脉) et des 12 Méridiens Principaux (Shí Èr Jīng Mài 十二经脉). Dans la pratique de la Médecine Traditionnelle Chinoise, l’acupuncture fonctionne précisément sur l’existence de ces trajets. Vous êtes tous médecins, vous comprenez donc tous ce que signifie Rèn Mài 任脈 (« Vaisseau Conception »), Dū Mài 督脈 (« Vaisseau Gouverneur »), Yīn Jīng 阴经 (Méridiens Yin), Yáng Jīng 阳经 (Méridiens Yang), Dài Mài 带脈 (« Vaisseau Ceinture »).

Qu’est-ce que les « Huit Vaisseaux Extraordinaires » (Qí Jīng Bā Mài 奇经八脉) ? La méthode du Xīn Qì Gōng Liáo Fă 新氣功療法 est éminemment structuré sur le principe de l’existence des méridiens. Quand on mobilise l’énergie, il importe de savoir quelle voie de circulation elle emprunte. On va alors guider l’énergie de telle sorte qu’elle attaque la racine de la maladie. Cela est très important. Par exemple, dans le cadre d’un cancer du Poumon, on accordera de l’importance aux méridiens bilatéraux du Poumon afin d’attaquer la cause de la maladie. Selon la théorie de la Médecine Traditionnelle Chinoise, on peut traiter les poumons en fortifiant les reins. Selon cette tradition médicale et celle du Qigong, les Reins sont la racine du corps humain. C’est pourquoi, l’énergie du système Reins avec ses méridiens bilatéraux (Shèn Jīng 肾经) jouent un rôle fondamental. En nous appuyant sur la théorie du Qigong et sa puissance d’attaque, nous travaillons à diriger l’énergie vers l’endroit où se trouve la cause de la maladie. Ainsi, il importe de comprendre que la pratique du Qigong a pour fonction de diriger l’énergie interne en suivant les trajets des méridiens afin de remonter à la racine de la maladie dans le but d’atteindre l’objectif final de la guérison.

Pourquoi la guérison est-elle possible ? Parce que le système des méridiens dessert tout le corps par l’intermédiaire des « Huit Vaisseaux Extraordinaires » (Qí Jīng Bā Mài 奇经八脉) et des 12 Méridiens Principaux (Shí Èr Jīng Mài 十二经脉), des 3 méridiens Yin et Yang de main et des 3 méridiens Yin et Yang de pied. Quand l’énergie circule bien dans ces méridiens, alors notre organisme est en bonne santé.

Un matin, alors que je pratiquais le Qigong avec deux autres malades, après une série d’exercices, j’ai touché leurs mains et je me suis aperçue qu’elles étaient froides. Les miennes étaient chaudes. En ce moment il ne fait pas froid, mais même en hiver, après la pratique, mes mains restent toujours chaudes. Ce qui est important est de pratiquer dans la durée. Quand je pratique le Qigong, mon sang circule mieux et mon énergie atteint plus facilement les extrémités des quatre membres. Puis, je fais retourner le sang et l’énergie vers la profondeur sous la forme d’allers et retours entre la profondeur et la surface du corps. Ces personnes avaient les mains froides parce que leur pratique n’était pas encore suffisante. Ils n’avaient pas encore beaucoup de temps de pratique de sorte qu’ils n’arrivaient pas encore à bien diriger leur sang et leur énergie dans le corps. Comme l’énergie et le sang n’avaient pas pu atteindre les extrémités de leur corps, leurs mains étaient froides.

Dans la Nature, il existe de l’électricité de nature Yang comme les éclairs. Dans le corps, il existe de l’électricité de nature Yin que l’on nomme énergie bioélectromagnétique. C’est l’échange entre ces deux formes d’électricité (Yin et Yang) qui permettra une meilleure circulation sanguine. Quand on pratique le Qigong, on arrive à ressentir l’énergie. Si vous parvenez à bien manipuler votre énergie, alors votre organisme se réchauffera, même en plein hiver. Si vous manquez de pratique ou bien si vous pratiquez de manière erronée, alors vous n’atteindrez pas ce résultat.

Dans la pratique du Qigong, l’énergie est mobilisée à travers les voies de circulation que sont les méridiens. Une étape plus avancée de la pratique permet non seulement de diriger l’énergie dans les méridiens, mais également dans les liquides organiques des tissus (Zŭ Zhī Yè 组织液). Nous avons eu l’occasion de pratiquer avec une personne atteinte d’un cancer des os dont la tumeur était localisée dans le genou. J’avais lu dans les journaux qu’il s’agissait d’un ouvrier des mines que l’on avait été obligé de d’amputer afin d’éviter les métastases des cellules cancéreuses. Or, avant sa sortie de l’hôpital, le cancer avait déjà métastasé dans les poumons. On comprit alors que l’amputation n’avait pas empêchée la maladie de migrer.

Il faut savoir que même les personnes en bonne santé possèdent des cellules cancéreuses. L’important est de savoir si ces cellules sont en activité ou non. Nous pratiquons le Qigong dans un but prophylactique afin d’empêcher les cellules cancéreuses de devenir actives. J’ai connu une autre personne qui était également atteinte d’un cancer des os et qui avait vu à la télé le reportage sur M. Wei Guotai, le patient atteint du cancer des os qui avait été amputé, mais dont la maladie s’était tout de même propagée aux poumons. Cette personne a décidé alors de ne pas se faire amputer, et est venu me voir pour apprendre le Qigong. Quand il est arrivé, il marchait avec des béquilles. L’apprentissage et la pratique assidue du Qigong lui ont permis d’abandonner ses béquilles. Il a même réussi à trouver du travail.

Cet exemple montre bien que l’énergie peut atteindre les liquides organiques des tissus les plus profonds afin de traiter les causes de maladies localisées dans les os et les moelles. Notre Qigong met l’accent sur un travail de marches/déplacements (Xíng Gōng 行功). Mais on peut également pratiquer des exercices en position assise (Zuò Gōng 坐功) ou même en position debout ou couchée. Je peux vous enseigner tout cela à l’avenir, mais en période de traitement, il faut surtout pratiquer les marches. Dans notre méthode de marche, on insiste sur le fait de poser le pied au sol en attaquant avec le talon (Jiăo Gēn 脚跟). Puis, nous insistons aussi sur un travail des bras pareil à des caresses (Mō ). Ainsi, quelles que soient les différentes techniques de marches, l’essentiel repose toujours sur ces deux aspects : attaquer avec le sol avec les talons et effectuer un mouvement de caresse des mains devant soi avec les yeux fermés [comme si l’on cherchait quelque chose dans le noir]. C’est notamment l’objectif d’un exercice appelé Màn Bù Xíng Gōng 慢步行功.

Pendant la pratique du Qigong, la pointe de la langue doit toucher le palais. Si vous avez un dentier, vous devez le retirer. Pourquoi la pointe de la langue doit-elle toucher le palais ? ll existe deux méridiens, l’un Yin et l’autre Yang que sont les méridiens Rèn Mài 任脈 (« Vaisseau Conception ») et Dū Mài 督脈 (« Vaisseau Gouverneur »). Rèn Mài est un méridien Yin et monte par la ligne médiane antérieure du corps, et Dū Mài est un méridien Yang et monte par la ligne médiane postérieur, le long de la colonne vertébrale. Les deux méridiens se rejoignent dans la région labiale. Or, Dū Mài se termine au niveau de la lèvre supérieure de la mâchoire alors que Rèn Mài s’achève au niveau de la lèvre inférieure de la mâchoire. Il y a donc une rupture de communication entre ces deux méridiens que l’on va réunir en élevant la pointe de la langue au palais. La racine de la langue se situe sur le trajet du Rèn Mài alors que le palais est desservi par le méridien Dū Mài. Lorsque la langue touche le palais, Yin et Yang peuvent se réunir et s’harmoniser.

La notion de déséquilibre Yin Yang n’existe pas dans la médecine occidentale. Quand Yin Yang sont en déséquilibre, alors on tombe malade. Par la pratique du Qigong, on pourra ainsi rétablir l’équilibre Yin Yang de l’organisme, avoir une action favorable sur de nombreux troubles neurologiques et traiter de nombreuses maladies.[1]

[1] Traduction® Wáng Lì 王莉 et Christophe S.J. CADÈNE 董德恋 Beijing, 15 avril 2017.