Une discipline et un système de soin venu d’ailleurs

Comme nous le spécifions plus haut, le Qigong et plus particulièrement le Guolin Qigong sont des disciplines totalement étrangères à la culture occidentale. En ce sens, on comprendra aisément que les asiatiques possèdent indéniablement, en la matière, des compétences innées que ne possèdent pas les Occidentaux. Ceux-ci doivent ainsi, par la force des choses, redoubler d’effort pour se familiariser avec des concepts qui leur sont totalement inconnus (l’énergie vitale et l’énergie viciée, le corps énergétique, l’unité corps-esprit, la puissance de l’esprit, etc.). 

Le qigong, qu’il soit à visée récréative ou médicale, n’est en rien comparable à une pratique gymnique dotée de mouvements doux, lents et harmonieux. Son élaboration et sa pratique, qui ont traversé les millénaires, vont bien au-delà d’une simple approche externe qui viserait uniquement à entretenir ou restaurer la santé du corps tout en s’affranchissant de la dimension interne et spirituelle de l’être. 

C’est pourquoi, forts de cette compréhension, les adeptes occidentaux, qui plus est les malades, doivent impérativement faire l’effort de disposer d’un socle de théorie fondamentale substantiel s’ils veulent être en mesure de tirer le plus grand profit de cette discipline corps-esprit.

Le Module 1 (“Théorie fondamentale du Qigong et du Guolin Qigong“) leur permettra de comprendre la logique de la méthode et de renforcer l’adhésion, l’autonomie et la pratique à domicile.

Le Module 4 (“Théorie fondamentale d’oncologie chinoise”) leur permettra de mieux saisir la vision médicale chinoise du cancer.

Le Module 5 (“Théorie fondamentale d’oncologie conventionnelle”) les aidera à mieux évaluer les stratégies proposées par la médecine occidentale, à situer la pratique de manière plus pertinente par rapport aux traitements médicaux et, a fortiori, à être en mesure de mieux communiquer et de fixer des attentes réalistes avec l’ensemble des soignants.

Le pouvoir transformateur de la transmission

Enfin, n’oublions pas qu’en Chine, les enseignants de Guolin Qigong sont traditionnellement des personnes elles-mêmes malades ou qui l’ont été. Désireuses d’apporter à leur tour leur contribution à la société en un “juste retour des choses” au regard de celles et de ceux qui leur ont transmis ce véritable outil de soin complémentaire, elles sont ainsi, pour les malades, un gage de confiance et de crédibilité, des modèles à suivre, tant du point de vue de leur abnégation que de l’engagement dont elles font preuve pour partager à leur tour leur précieuse expérience. 

Pour de nombreuses personnes confrontées à un cancer, le diagnostic et les traitements plongent la vie dans une zone d’incertitude où les pensées anxieuses, la peur du lendemain et l’impression d’une trajectoire « déjà écrite » peuvent devenir envahissantes. Dans ce contexte, se projeter à nouveau dans l’avenir constitue déjà en soi un acte profondément réparateur.

L’idée d’apprendre la méthode Guolin en vue de la transmettre plus tard à d’autres malades offre un point d’appui singulier. Cette projection transforme la posture intérieure : au lieu de se percevoir uniquement comme un patient soumis à la maladie, la personne retrouve un rôle actif, porteur de sens. Imaginer qu’un jour on pourra accompagner des pairs, partager une pratique, guider, aider, redonner espoir crée une dynamique inverse de celle qui enferme dans l’angoisse. L’horizon n’est plus celui de la « fin », mais celui d’un projet à accomplir.

Ce mouvement intérieur est d’autant plus puissant qu’il se fonde sur la solidarité : apprendre pour transmettre, pratiquer pour soutenir. En se voyant future source d’aide, la personne redécouvre une identité qui n’est pas définie par la maladie mais par sa capacité à contribuer. Elle se reconnecte à sa valeur, à ses compétences, à son utilité. Cette réappropriation de soi agit comme un antidote naturel aux pensées fatalistes, sans nier la réalité du cancer mais en lui opposant une perspective vivante et constructive.

Ainsi, envisager la pratique de la méthode Guolin non seulement pour soi, mais aussi comme un futur geste de partage, peut offrir aux malades une respiration psychologique essentielle. C’est une manière de se remettre en marche intérieurement, de transformer l’épreuve en possibilité, et de faire émerger un sens qui dépasse la maladie elle‑même. Une telle projection n’efface rien, mais elle ouvre une voie : celle d’un avenir dans lequel l’on est encore capable de transmettre, de créer, d’aider et de relier.